Quels que soient votre classe sociale ou votre âge, que vous soyez homme ou femme, vous vous débattez toute votre vie dans des situations qu’il vous parait impossible de résoudre. Ce sont des nœuds, qui pour être défaits, ont besoin de l’intervention du ciel.
La dévotion à Marie qui défait les nœuds a 300 ans environ. Mais elle plonge ses racines beaucoup plus loin, jusqu’aux premiers temps de l’Église, dans une méditation de saint Irénée sur Marie, au deuxième siècle de notre ère : « par son obéissance, elle est devenue, pour elle-même et pour tout le genre humain, cause de salut ». Le Père de l’Église ajoute : « le nœud dû à la désobéissance d’Eve, s’est dénoué par l’obéissance de Marie ; ce que la vierge Eve avait noué par son incrédulité, la Vierge Marie l’a dénoué par sa foi » (Adv. Haer. III, 22, 4).
Cette méditation est reprise par la constitution sur l’Église, Lumen gentium du second concile du Vatican, au dernier chapitre consacré tout entier à la bienheureuse Vierge Marie Mère de Dieu. Marie y est contemplée dans sa participation au mystère du Christ et de l’Église. Elle y est présentée en particulier comme « signe d’espérance assurée et de consolation pour le peuple de Dieu en pèlerinage sur la Terre ». Rassemblant la doctrine catholique sur Marie, les pères conciliaires et Paul VI le premier ont tenu à nous rappeler que depuis son Assomption et jusqu’à la fin des temps elle continue de veiller sur nous dans notre quotidien comme notre mère très-aimante. La constitution Lumen gentium explique théologiquement que la maternité unique et divine de la Vierge Marie se perpétue dans l’enfantement au jour le jour d’âmes unies à son fils qui ainsi découvrent la paternité de Dieu.
En nous livrant l’expérience qu’ils vivent au sanctuaire qu’ils ont bâti à Campinas, au Brésil, en l’honneur de Marie qui défait les nœuds, Suzel er Denis Bourgerie illustrent à merveille l’enseignement magistériel. Ils nous montrent comment celle que nous vénérons dans les litanies de Lorette sous les vocables de « salus infimorum », « Refugium peccatorum », « Consolatrix afflitorum » et « Auxilium christianorum », se fait concrètement le salut, le refuge, la consolation et l’assistance de ceux qui, mus par la grâce de Dieu se tournent vers elle dans les situations apparemment insolubles de leur existence.
L’intervention de Marie, en effet, ne se résout jamais dans l’octroi d’un avantage matériel ou la suppression d’un obstacle externe ; elle touche le fond des âmes et des cœurs. En les tournant vers son Fils, elle accompagne leur conversion à une vie nouvelle. Elle nous apprend à choisir le Christ en vérité dans tous les aspects de nos vies et, par exemple, elle nous apprend à pardonner.
C’est la miséricorde de Dieu qui triomphe au quotidien dans l’intercession puissante de sa Mère, elle que nous appelons aussi « Mater misericordiae ». En faisant brûler la miséricorde et le salut de Dieu, Marie qui défait les nœuds est vraiment l’étoile de la Nouvelle évangélisation qui redonne l’espérance aux hommes de notre temps. À nous de répandre à notre tour cette dévotion pleine d’espérance.